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Architectes & Décorateurs

Mohamed Amine Siana «Le travail de l’architecte doit être reconnu à sa juste valeur»

By février 16, 2023No Comments

Diplômé de l’École Nationale d’Architecture de Rabat en 2004, il collabore depuis plus de vingt ans à différents projets avant d’ouvrir son agence en 2005. La quarantaine à peine, il cumule les prix et les publications dans des revues internationales de référence. Rencontre avec Mohamed Amine Siana.

 

Quelques mots sur votre parcours, vos études, jusqu’à la création de votre bureau ?
Issu d’un collège et lycée public de Casablanca, j’ai fait mes études supérieures à l’école nationale d’architecture de Rabat. Avec mes amis et confrères, Saad El Kabbaj et Driss Kettani nous avons commencé à faire énormément de stages depuis notre troisième année d’études, ce qui nous a permis d’acquérir une partie de l’expérience nécessaire pour ouvrir notre agence dès l’obtention de notre diplôme. L’autre partie s’est faite en côtoyant de grands noms de l’architecture marocaine (même si ce n’est que brièvement pour certains) tels que Jean François Zevaco, Henry Tastemain, Elie Azzagury et Rachid Andaloussi.

Pourquoi l’architecture ?
Accidentellement, j’ai passé le concours, j’étais dans la liste d’attente, puis admis et c’est à ce moment-là qu’on a fait connaissance (l’architecture et moi) et que l’alchimie a opéré.

Dans l’absolu, quelle est votre définition du métier d’architecte ?
Je ne parlerai pas de l’aspect technique et artistique, ou même de l’engagement social qui, à mes yeux, sont la base de cette profession, mais de retranscrire une émotion à travers son œuvre, offrir une manière de vivre intrinsèquement reliée à la personne qui pratique cet espace en y injectant une pincée de notre sensibilité.

Vous travaillez souvent en binôme, voire à trois, avec notamment vos amis Saad El Kabbaj et Driss Kettani. Sur quoi repose votre entente, et comment travaille-t-on à deux ou à trois ?
Notre entente se base avant tout sur une amitié qui date de plus de vingt ans, après on a une méthode de travail assez spécifique dans la mesure où chaque décision conceptuelle prise se doit d’être à l’unanimité, ce qui aboutit souvent a des plaidoiries interminables mais qui permettent d’épurer chaque idée et ligne dessinant le projet. La formule adoptée nous permet de travailler ensemble sur des grands projets ponctuellement et individuellement sur des projets personnels d’échelle plus réduite. Ce qui nous permet d’évoluer dans les deux sens.

Quels sont les grands projets réalisés ensemble ?
Il y en a plusieurs. Je citerai la Faculté Polydisciplinaire de Taroudant, l’EST de Guelmim et celle de Laayoune ; le BO 52 à Casablanca avec LINKCITY comme maître d’ouvrage et en collaboration avec notre confrère et ami Yachar Bouhaya, ou encore l’école Jacques Chirac à Rabat.

Parmi eux, quel a été celui dont vous êtes le plus fier ?
La Faculté Polydisciplinaire de Taroudant bien sûr et ceci pour plusieurs raisons. Ce fut le premier concours que nous avons remporté.
Un projet que nous avons conçu à l’âge de 25 ans et qui a reçu une reconnaissance internationale dont la plus importante reste son classement parmi les plus belles universités au monde, par de prestigieuses revues américaines et anglaises.

Quels sont les grands architectes qui vous inspirent ?
Je pense à Oscar Niemeyer pour sa maestria, à Kazuyo Sejima pour sa capacité à magnifier la simplicité, à Jean François Zevaco pour sa maîtrise de multiples langages et sa folie et à Alberto Campo Baeza pour sa sensibilité et sa maîtrise de la lumière. J’ai eu l’honneur de connaître ces deux derniers, que j’admire également en tant qu’hommes.

Comment un architecte marocain conjugue-t-il modernité et patrimoine marocain ?
Souvent on recherche cet équilibre entre la lecture, la technique moderne et quelques éléments architectoniques de notre patrimoine architectural marocain, mais pour trouver ce juste équilibre et éventuellement le réussir il faudrait aller au-delà du matériel et savoir décoder ces racines traditionnelles plantées au fond de chaque marocain et canaliser son aspiration vers une certaine contemporanéité ; Le tout sur une arrière-scène dessinée par l’identité du lieu et ses contraintes.

Comment définissez-vous votre signature personnelle ?
Justement c’est de ne pas en avoir. Après la réalisation de la Villa Z et sa diffusion j’ai reçu beaucoup de demande de presse internationale pour savoir si j’avais des projets similaires mais aussi beaucoup de clients qui ont aimé le projet mais qui ne se voyaient pas vivre dans ce style d’architecture. À ce moment-là, j’ai fait le choix de ne pas m’imposer ou juste imposer (plus généralement) une architecture définie à mes clients, mais étudier leurs attentes et sensibilités ainsi que les autres données techniques du projet pour définir et réinterpréter le style qui leur conviendrait.

Sur quel projet(s) planchez vous actuellement ?
Des projets de différentes natures, commerciaux, tertiaires, éducation et surtout résidentiels.

Quel changement souhaiteriez-vous dans le domaine de l’architecture au Maroc ?
De plus en plus d’architectes marocains commencent à devenir reconnus internationalement, il est donc temps que les choses changent localement, que la profession retrouve sa noblesse, et que le travail de l’architecte soit reconnu à sa juste valeur.
Deuxio, il conviendrait que, comme à notre époque, les écoles d’architecture n’acceptent plus ses étudiants uniquement sur la base de leurs moyennes scolaires, mais à travers un concours d’accès ouvert qui devrait détecter la fibre artistique ou sensible d’un futur architecte.
@sianaarchitecte

 

Prix remportés et différentes publications

• En groupements nous sommes lauréats :
– Prix italien Archmarathon Awards pour le projet EST de Guelmim en 2015
– Prix méditerranéen Miamar Sinan – rive sud 2016 (le prix rive nord a été décerné à Christian de Portzamparc)
– Ordre du mérite des architectes au Maroc.

• À titre personnel
Lauréat en 2016 du prix américain annuel Architectural Record Design Vanguard qui élit les dix architectes avant-gardistes à suivre dans le monde. Des architectes comme Alejandro
Aravena ou encore David Adjaye ont été parmi les lauréats lors de précédentes éditions.

• Parutions
ARCHITECTURAL RECORD – AD – INTERIOR DESIGN – WALLPAPER – DOMUS – AFRIQUE MAGAZINE – ARCHITECTURA VIVA – AA – ABITARE – DEZEEN – ARCHDAILY – DESIGNBOOM – GOOOOD

Ecole Supérieure de Technologie de Laâyoune

Retranscrire une émotion à travers une œuvre et offrir une manière de vivre – Villa LL Casablanca

Villa B Casablanca, Meubles Roche Bobois

Meubles Roche Bobois

Villa F

Les techniques modernes se mixent aux éléments architectoniques de notre patrimoine. – Villa Z

Immeuble BO52 Linkcity

Villa F Casablanca

Des lignes pures traduisant les valeurs d’excellence du groupe scolaire GSJC. – Groupe scolaire Jacques Chirac