Villa Mabrouka, le deuxième opus – au Maroc – du designer anglais Jasper Conran s’installe dans l’écrin, à la fois intime et vibrant de la Kasbah Tangeroise. Loin de la tumulte, ce nouvel hôtel conjugue confidentialité des lieux et nature idyllique.
Photos : Andrew Montgomery
Repensée tel un havre de paix, la secrète Villa Mabrouka compte 12 chambres avec vue sur le jardin luxuriant aux couleurs vives, sur le détroit de Gibraltar et la mer de l’Atlantique Nord. Avec son panoroma saisissant sur une mer magistrale et omniprésente, la villa célèbre art de vivre et élégance accueillante.
«En franchissant les lourdes portes en bois sculpté de la Villa Mabrouka et en pénétrant dans ses jardins, vous avez l’impression d’entrer au paradis» Jasper Conran.
Ancienne demeure privée de deux illustres, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, la Villa Mabrouka hérite d’une aura solaire et d’un art décoratif distingué.
Jasper Conran embrasse la simplicité épurée de l’architecture moderniste des années 1940 tout en y insufflant la douce excentricité et le service traditionnel d’une maison de campagne anglaise, le romantisme et la magie de l’âge d’or des voyages sur la Riviera du début du XXe siècle, ainsi que le goût contemporain du designer pour la sobriété raffinée et l’artisanat.
«J’ai toujours admiré la façon dont Yves Saint Laurent et Pierre Bergé ont contribué avec passion au rayonnement du Maroc et de sa culture. Travailler sur le projet de Villa Mabrouka m’a rendu encore plus conscient de son importance en tant que point de repère et lieu d’importance historique. C’est un projet de conservation et de préservation, mais aussi de design» Jasper Conran.
En nouveau propriétaire et fervent gardien de la magie des lieux, Jasper Conran investit dans la modernisation de l’infrastructure de Villa Mabrouka. Il orchestre avec grand soin ce qui sera un séjour sur-mesure et une expérience unique.
De ces grands aménagements (outre toiture, canalisation, cuisines professionnelles, services souterrains…), trois restaurants prennent vie. Le menu y met l’accent sur les plats méditerranéens, infusés d’épices marocaines et d’ingrédients subtils. Une assiette terre et mer qui transcende les produits locaux et frais du marché pour construire un souvenir inoubliable.
A l’abris du temps, un café-bar sur le toit de la villa, surplombant la baie de Tanger et un hammam, sont également à découvrir.
Une grande piscine ondulante, creusée dans les rochers de la falaise, coule en cascade avec une eau chauffée (à 21 deg) par la pierre baignée de soleil ; une autre piscine plus intimiste, scintille de ses carreaux couleur émeraude.
Dans le jardin, éclectique en pelouses, bananiers, fougères, bambous, agrumes, roses trémières, capucines, roses, bougainvilliers et agapanthes, Jasper Conran a entrepris une restauration et replantation, en ajoutant plus de 6 500 nouvelles plantes, arbustes et arbres.
«Mon objectif a toujours été de protéger la magie de la maison et de ses ravissants jardins. À cet égard, j’ai été très touché par la gentillesse et les encouragements de Madison Cox, président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent (qui a également conçu le jardin d’origine) et les autorités de la ville de Tanger dont l’enthousiasme et le soutien pour le projet sont inestimables» Jasper Conran.
Les intérieurs aux proportions généreuses et les vastes terrasses de la maison sont perpétuellement aérés et inondés de lumière naturelle. Rythmés par le chromatisme méditerranéen, la palette de couleurs s’accordent avec la verdure des jardins et les bleus lumineux de la mer et du ciel de Tanger. Les rideaux en voile délicat sur les murs blanchis à la chaux, les frettes complexes, le marbre veiné, les panneaux muraux et têtes de lit des meubles en rotin, les miroirs et tables d’appoint incrustés de nacre, ou encore la natte mauritanienne en cuir et en roseau, étayent la volonté profonde de Jasper Conran d’inscrire la Villa Mabrouka dans un art de recevoir alliant raffinement artisanal et inspirations contemporaines.
Des lins émaillés dans les tons caramel, émeraude et rose ou encore Chutney sont mélangés aux fleurs délicates, imprimées en bloc sur des broderies de Fès anciennes. Les carreaux d’argile émaillé, bejmet et zellige, fabriqués localement, sont omniprésents et sont complétés de mosaïques romaines anciennes et des carreaux andalous du XVIe siècle. Les lustres de Murano, les arcades crénelées et les plafonds à poutres apparentes (certains peints dans les tons verts et bleus caractéristiques du défunt designer), ainsi que les sols en marbre monochromatique font partie des nombreuses touches créées par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé que Jasper Conran a souhaité conserver.
«Je voudrais que Villa Mabrouka soit profondément personnelle, qu’elle ressemble à une maison plutôt qu’à un hôtel, qu’elle reflète la façon dont j’aime vivre, les choses que j’aime et mon appréciation pour ce qui est magnifiquement fait. Je voudrais que ce soit un endroit où l’on puisse passer du temps à admirer la beauté de tout ce qui nous entoure.» Jasper Conran.
