Envie de prendre le large ? Embarquement immédiat pour la Vila Bea à Moulay Bousselham. Loin des sentiers battus, cette maison d’hôtes récemment ouverte par un couple de Français est une invitation à la détente dans un cadre à la fois contemporain et vintage qui fait se rencontrer architecture épurée, savoir-faire marocains et mobilier des années 50 et 60.
Photos : Saâd TAZI
Texte : Valérie TAZI
Moulay Bousselham, petit village de pêche artisanale entre Tanger et Rabat, longeant une plage de sable fin et la lagune de Merja Zerga (paradis des oiseaux migrateurs) ne disposait pas jusqu’à présent d’un hôtel digne de ce nom. C’est chose faite avec Vila Béa, une maison d’hôtes où l’on a envie de poser ses valises pour ne plus repartir. Après un projet d’installation non abouti au Brésil, Béatrice et Stéphane sont venus se consoler à Moulay Bousselham, accueillis par une amie. Le destin faisant bien les choses, une maison était à vendre en bord de mer. Ils n’ont pas hésité à en faire l’acquisition et se sont lancés à corps perdu dans sa rénovation. Béatrice a pris en charge la décoration. « Une de mes sources d’inspiration a été Pinterest » explique-t-elle.
Sous le soleil, un art de vivre luxueux sans ostentation
26 000 carreaux de ciment fabriqués à Sidi Khacem avec des motifs inspirés de Verner Panton ont été posés dans toute la maison. Béatrice s’est amusée à créer des calepinages originaux en disposant des ronds dans des carrés et en jouant avec les couleurs : bleu, jaune, rouge. On retrouve ces carreaux dans les escaliers, les sept chambres, toutes différentes, dans les salles de bain, ainsi que sur certaines têtes de lit (quand ils ne sont pas remplacés par des moucharabiehs en plâtre). Le motifs et les couleurs donnent à la maison un style «Marocain Pop» comme le qualifie Béatrice, plutôt rafraichissant.
Des bleus qui s’inspirent des nuances subtiles de l’Atlantique
Les hôtes prennent leurs repas dans la salle à manger sur des tables dont les plateaux en noyer ont été fabriqués par un artisan de Marrakech. Le mobilier a été chiné par les propriétaires amoureux des années 50 et 60 : chaises Fourmi de Fritz Hansen, luminaires Vico Magestretti…Aux fourneaux Aïcha concocte une cuisine marocaine aux accents contemporains et joliment présentée. Mention spéciale pour les coquillages et fruits de mer venant du port de Moulay Bousselham et les desserts aux fruits rouge, produits dans la région.
Un premier salon constitué de fauteuils en cuir De Sede, invite à la paresse. Les tables en résine ont été fabriquées par un artisan de Marrakech. Les fauteuils bleu canard sont une création du néerlandais Artifort.
Un deuxième salon donne sur la terrasse. L’ensemble canapé, fauteuils, pouf Ottoman de Noé Duchaufour- Lawrance pour Cinna fait face à un buffet en marquetterie chiné
Sur le buffet trône une icôné du design, le lampe Eclipse conçue à partir d’une unique bande de plastique enroulée sur elle-même par Mauricio Klabin pour Objekto.
On peut lézarder sur les terrasses (mention spéciale pour celle qui se trouve sur le toit et qui offre des vues imprenables sur la mer), piquer une tête dans la piscine chauffée et finir par un hammam et un massage au spa.
Une construction épurée et monochrome qui met le panorama en vedette
Une invitation à un voyage immobile
Des chambres lumineuses imaginées comme des vigies sur l’océan
Les sept chambres, toutes différentes ont néanmoins en dénominateur commun les motifs géométriques des carreaux de ciment et les couleurs toniques. Trois suites donnent directement sur la mer dont le panorama ne cesse de changer au cours de la journée. Les meubles chinés (fauteuils Pierre Paulin, chaises Eero Saarinen pour Knoll…) cohabitent avec des tapis berbères, des jetées de lit en sabra et des cadres en cuir fabriqués par un artisan de Rabat. Aux murs, des cartes postales colorisées par une graphiste accentuent le style pop art.
Chambres de 100 à 140 euros en B&B.
www.vilabea.com
