Venue à Essaouira pour des vacances, Claude Loubet a eu le coup de foudre et a décidé de s’y installer. Elle a joué avec les matériaux locaux pour habiller sa maison et en faire une véritable retraite souirie, à la rusticité raffinée.
Claude Loubet n’est pas une novice de la décoration. Elle a, entre autres, rénové le domaine de Capelongue à Bonnieux, en plein coeur du Lubéron. Classé Relais & Chateaux, ce lieu magique comprend un hôtel de charme au décor provençal raffiné (La Bastide de Capelongue), 14 luxueux appartements d’hôtes au style résolument contemporain (La ferme de Capelongue), 12 chambres d’hôtes (Le Galinier de Lourmarin) et le restaurant de son fils Edouard, 2 étoiles au guide Michelin et meilleur chef de l’année 2011.
Stylisme : Cathy POP
Photos : Noreddine DOUDOUHI
Texte Marina BERRADA
Désireuse de lever le pied, elle décide, après quelques séjours agréables au Sofitel d’Essaouira, de s’y installer de manière plus permanente. Elle se met en quête d’un terrain et fait construire sa maison, en pleine campagne, à une douzaine de kilomètres d’Essaouira, sur la route de Marrakech. « Il y a des endroits comme cela où l’on se sent bien. Je crois qu’ici les ondes doivent être bénéfiques » raconte-t-elle.
Claude que l’on connaît ici sous le nom de « Mamouna » a utilisé les matériaux locaux : la fameuse pierre d’Essaouira pour les façades, le thuya pour les parquets et certaines pièces de mobilier, le tataoui pour les plafonds, le tadelakt pour les salles de bains,… « J’ai essayé de ne faire appel qu’à des artisans d’ici » explique Claude. Des chaises à la vaisselle, elle a choisi chaque meuble, chaque objet et a tout supervisé.
La piscine offre une jolie vue sur la campagne environnante. Dans la Poolhouse, les murs blancs contrastent avec le sabra coloré qui recouvre les canapés.
Une fontaine occupe le centre de la pièce principale. Ne trouvant pas deux tapis identiques, Claude a coupé en deux un ancien tapis chiné dans la médina d’Essaouira qu’elle a installé de part et d’autre de la fontaine. Dans cet espace rythmé par les ouvertures, la lumière s’épanouit. Claude a choisi des tons naturels pour un univers reposant. Un beau tableau du célèbre peintre souiri Mohamed Tabal occupe tout un mur.
Dans la maison comme dans le jardin, Claude a imaginé des coins intimes pour lire, rêver, se reposer.
Dans le salon, on retrouve un tableau acheté à la Kasba et des instruments de musique qui nous rappellent que nous sommes bien dans la capitale des Gnaoua.
Les meubles en métal de la salle à manger ont été réalisés sur mesure à Sidi Ghanem, à Marrakech. C’est aussi à Sidi Ghanem, chez Fenyadi, que Claude a choisi sa vaisselle signée Akkal. Les rideaux qui protègent la pièce de la lumière crue ont été tissés chez un artisan de Had Draâ, un village tout proche qui reçoit chaque dimanche le plus grand souk de la région.
Dans la chambre d’amis, Claude a fait poser un parquet en noyer. Pour servir de rideaux aux étroites fenêtres, elle a eu la bonne idée de faire poser des tableaux rectangulaires qu’elle déplace en fonction de la lumière. Le linge de lit Via Notti pour Fenyadi est d’une sobriété élégante. Une chambre à la fois confortable et raffinée prolongée par une salle de bains en tadelakt gris anthracite et un dressing ultra fonctionnel.
Pour sa chambre, Claude a choisi un parquet en thuya aux teintes dorées, hommage à un bois que les artisans savent si bien façonner à Essaouira. Un salon jouxte la chambre.
La cuisine est une belle pièce baignée de lumière où il fait bon concocter des plats avec les produits du potager et faire cuire du pain dans le four. On y aime les meubles en métal et la souirie touch que l’on retrouve dans les affiches du Festival Gnaoua, encore un clin d’oeil à Essaouira qui a inspiré Claude, de la cuisine aux chambres en passant par le salon.
Une maison que Mamouna occupe quelques mois par an et qu’elle est prête à louer « parce qu’une maison, cela doit vivre ». Une jolie retraite pour une vie simple et champêtre, une immersion totale dans la nature, loin des complications de la vie urbaine.
