Cet hôtel 3 étoiles, qui a ouvert ses portes fin décembre, a été entièrement habillé par Christian Lacroix et se fait le théâtre de toutes ses obsessions : tissus chatoyants, papiers peints désuets, peaux de bêtes, murs acidulés et objets de curiosité…
Etablissement historique trois étoiles niché au coeur du très chic 1er arrondissement de Paris (à quelques encablures de la Place Vendôme), depuis près de deux siècles, l’hôtel Continent vient de vivre une véritable renaissance créative orchestrée par le célèbre couturier Christian Lacroix qui n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà décoré l’hôtel Notre Dame, l’hôtel Bellechasse et l’hôtel Petit Moulin. Porté par la volonté d’éveiller toute la poésie du lieu tout en rendant hommage à la richesse de son identité bâtie à travers les siècles, Christian Lacroix a tenu à ne pas rebaptiser l’Hôtel du Continent. «Il m’a semblé logique, évident, cohérent, pour la transformation de cet honorable établissement ancré là depuis des générations, de garder ce nom, d’ailleurs gravé au-dessus du porche d’entrée, aussi élégant, classique et ambitieux que le XIXème siècle et le quartier qui le virent naître» explique-t-il.
Un vo yage à travers les époques
Mêlant ainsi l’histoire de ces murs à sa créativité sans frontière, Christian Lacroix a su faire éclore un univers folklorique, design et chimérique en réinventant les Arts du Monde à travers le temps et les époques. Un hôtel unique offrant à ses visiteurs un voyage autour du globe en plein coeur de Paris. «Qui dit Continent aujourd’hui ne regarde plus seulement, depuis Paris, la seule Europe, mais embrasse tous les autres. Un par étage ? Mais il y en a six !… Nous aurions donc pu considérer les deux Amériques, celle du Nord et celle du Sud. Nous avons préféré inventer une sixième terre, les Pôles, Arctique et Antarctique. Toutes les six bien sûr traitées loin de toute préoccupation anthropologique ou strictement ethnique, mais bien plutôt avec cette distance fantaisiste des voyageurs d’antan qui ramenaient autant de fables et de fantasmes que d’informations scientifiques, nourrissant les Parisiens du temps de légendes et de folklores chimériques autant que d’informations véridiques» explique Christian Lacroix. Dès l’entrée, les six continents rayonnent simultanément dans une harmonie bigarrée et exotique de tapisseries, meubles, gravures, cartes postales et étoffes aux motifs de broderies inspirés de tous les horizons. Le voyage se poursuit dans les escaliers, couloirs et paliers qui se déclinent sur chaque étage en un camaïeu de verts, de gris ou d’ocre, identifiant la destination explorée parmi les univers Europa, Antartica, Oceania, Asia, Africa puis America. L’exploration se concrétise dans les 25 chambres qui sont toutes différentes, mais ont en commun un bureau à pieds croisés et une tête de lit à grands appuis-tête de bois tapissés de velours qui cohabitent avec un mur-fresque orné de cartes et allégories anciennes en corrélation avec l’escale proposée.
Un tour du monde en six escales
Première escale : «le vieux continent s’exprime tout en douceurs XVIIIème siècle contrastant avec un répertoire très graphique». Ici le papier peint déploie ses fleurs et ses oiseaux, les rideaux sont en soie damassée et la moquette est imprimée en trompe-l’oeil de carrelage ancien. Deuxième escale : Antartica. «Pour le voyage dans les Pôles, l’ambiance est bien sûr «Off-White» mais tout à la fois chaleureuse et cosy». Ici le papier peint représente une carte géographique ancienne, la moquette est en laine écrue ; le fauteuil est recouvert de fausse fourrure et la tête de lit de velours. Troisième escale : Oceania. «L’exploration de l’Océanie s’exprime dans une atmosphère de terrasse coloniale». Les murs sont ornés de grandes palmes années 40 et de treillages de bambous, et les rideaux sont imprimés de feuillages géants qui viennent caresser un parquet acajou. Quatrième escale : Asia. «L’atterrissage en Asie se fait dans un décor bigarré métissant toutes les influences des terres orientales». Ici les claustras chinois cohabitent avec les Indiennes et les motifs perses dans une harmonie de rouges et de jaunes. Cinquième escale : Africa. «L’étage Africa est sans doute le plus chamarré de tous». Les murs sont couverts de tissus précieux, mais aussi de papiers kitsch, de motifs géométriques «Tanger» et de broderies traditionnelles. Sixième et dernière escale : America. «Accueillant seulement deux chambres/suites, l’escale aux Amériques est la plus simple, la plus épurée». Un tissu à motifs géants très années 60/70 a été choisi pour les rideaux tandis qu’un motif panthère recouvre le fauteuil de bambou XIXème siècle. Quel que soit l’étage que vous choisirez, on vous promet un dépaysement total…
À partir de 130 € la nuit. Hotel du Continent 30, rue du Mont-Thabor 75001 Paris Tél.: 00 33 1 42 60 75 32