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Visite Maison

Visite privée #2
La forme du retrait
La maison qui s’aligne au paysage

By août 11, 2025No Comments

Studio Bloco Une maison pensée par Casa Plano pour disparaître dans le paysage.
Une architecture qui s’efface pour mieux laisser vivre.

Il y a des maisons qui s’imposent. D’autres qui s’effacent. Casa Plano appartient à cette seconde catégorie. Située en bord de mer, sur un terrain trapézoïdal, elle n’a rien de spectaculaire et c’est précisément ce qui la rend remarquable.

La commande était claire : une maison de plage, pensée pour les week-ends et les vacances, capable d’accueillir une famille sans superflu. Ni luxe ostentatoire, ni effet d’architecture. Juste une structure maîtrisée, confortable, ouverte, et profondément ancrée dans son environnement.

Le projet prend la forme d’un geste horizontal, posé à même le sol. Une boîte en bois, longue et basse, glissée parallèlement aux limites du terrain, abrite les espaces dits “techniques” et intimes : quatre suites, une buanderie, un sanitaire. Par-dessus, en partie suspendue, une dalle de béton protendu vient coiffer l’ensemble. C’est elle qui donne son nom à la maison Casa Plano et qui déploie toute la partie sociale du projet : séjour, salle à manger, terrasse, abri pour véhicules, et même le patio d’entrée.

Ici, chaque transition est pensée comme un espace en soi. Avant d’entrer, on traverse un vide organisé : un patio central, bordé de jardinières suspendues, comme une respiration. Ce seuil paysager introduit la maison sans la dévoiler tout de suite. Il crée un filtre visuel et climatique, mais surtout un temps d’arrêt. À travers ce geste, les architectes installent déjà une idée de rythme, de calme, de retrait.

À l’intérieur, le séjour s’ouvre de toutes parts. Trois de ses quatre faces sont vitrées et largement encadrées de végétation. Le sol est continu. Le plafond aussi. Le regard file sans rupture. Rien ne cloisonne : une bibliothèque en métal, fine et ajourée, relie salon et salle à manger tout en laissant le paysage circuler. Le mobilier semble presque secondaire — il accompagne, il ponctue, mais il ne prend jamais le dessus.

La cuisine, elle, est intégrée dans le volume en bois. Elle s’adosse à l’un des murs, comme un noyau dense et précis. Ce choix permet de dégager la vue depuis l’entrée jusqu’à la terrasse arrière, où la piscine et le mobilier extérieur prolongent naturellement l’usage du séjour. Ici encore, pas de rupture : les mêmes revêtements, les mêmes lignes, les mêmes matières. La continuité est totale.

La matière joue un rôle clé. La dalle de béton apparent, avec ses trames visibles, devient le fil conducteur du projet. C’est à partir d’elle que s’articule tout le reste : le bardage bois en lames verticales, le marbre Paraná brossé dans la cuisine, les canapés en lin clair.

Côté chambres, le volume boisé est discrètement fragmenté. Deux suites, un sanitaire et un placard à linge à l’avant. Deux autres suites et une buanderie à l’arrière. Des retraits dans le bois dessinent les circulations. On devine les fonctions, on les ressent, mais on ne les expose pas. L’intimité est préservée sans jamais être enfermée.