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Architectes & Décorateurs

Mehdi Zahiri
Art et béton, conception en action

By février 7, 2024No Comments

Jeune architecte, Mehdi Zahiri a ouvert son propre cabinet l’Atelier MZ. Passionné d’art et de technique, il nous parle de son métier d’architecte, de sa vision et de ses projets architecturaux très variés.
@ateliermz.architecte

 

Plans virtuels, précision réelle

Comment peut-on décrire le style de Mehdi Zahiri ? On distingue une orientation brutaliste ?
Oui, tout à fait. Mais non pas seulement pour sa dimension esthétique, mais plus pour la philosophie du brutalisme qui correspond à ma pensée, à ma façon de concevoir des espaces. Pour moi, les matériaux ne se cachent pas, ils sont eux-mêmes, d’où le béton brut, la pierre, non pas la pierre de bardage, je suis contre le bardage. Cela donne l’impression que l’on cache quelque chose. Je n’aime pas cet esprit là de faire semblant, comme le faux parquet, la fausse pierre, il faut que ce soit authentique. Cela va au-delà de l’esthétique.

Vous rejetez tout ornement ?
Je ne suis pas contre l’ornement, je suis contre l’usage gratuit de l’ornement. Par exemple, quand on va utiliser du zellige dans un salon marocain, pour moi, ce n’est pas de l’ornement. C’est tout le travail de l’artisan, c’est une histoire, une culture, c’est du patrimoine. C’est toute une philosophie.

Y a-t-il un ou plusieurs architectes qui vous inspirent?
J’ai toujours été inspiré par Le Corbusier, bien qu’il a été très décrié. Chez Le Corbusier, il y a une âme. Il a marqué de son empreinte l’histoire de l’architecture mondiale.

Quelles sont vos plus grandes réalisations  ?
J’ai fait des concours, certains étaient fructueux, d’autre pas. Celui où j’ai pu le mieux m’exprimer, c’était une consultation pour une école de l’État. Nous n’avons pas eu le projet, mais j’en étais assez fier. C’était une belle réalisation.
Autrement, j’ai toujours eu une affinité pour les maisons individuelles, non pas que je sois contre le logement collectif, mais c’est beaucoup plus gratifiant.

Vous avez une sensibilité environnementale ? Que proposez-vous pour agir contre le dérèglement climatique ?
Au risque de choquer, ce n’est pas la priorité. Aujourd’hui, c’est une évidence. Je suis contre ceux qui veulent en faire l’argument principal de leur projet. C’est une manière artificielle de vendre des projets. La durabilité aujourd’hui, est intégrée dans les matériaux. On n’en parle plus. Un bon projet architectural se construit avec d’autres arguments et paramètres.

S’il y avait une chose à changer dans l’architecture au Maroc ?
La lourdeur des procédures administratives.
Enregistrer un projet, c’est un parcours du combattant qui entrave les architectes dans l’exercice de la profession. Cela sera très difficile de changer cela, pas de si tôt du moins.