À la Milan Design Week 2025, Jonathan Bocca a fait forte impression avec Giraffa, une œuvre sculpturale poétique née du recyclage. Le jeune designer toscan mêle rêve et conscience écologique pour donner une âme nouvelle aux objets.
«Je ne crois pas à une frontière réelle entre art et design»
Comment Giraffa s’est-elle inscrite dans le thème art & design de Milan ?
Je ne fais pas de distinction entre art et design. Giraffa est une créature symbolique, une sorte de passerelle entre le rêve et la matière. Elle interroge plus qu’elle ne répond. Ce flou entre fonction et émotion, c’est exactement ce que j’aime explorer.
Le rêve semble être au cœur de votre processus créatif.
Absolument. Je crois que l’on perd peu à peu notre capacité à rêver, à ressentir. Le matin, au réveil, je dessine ce dont je me souviens : des images floues, des sensations, parfois des êtres. C’est un moment précieux. Mon travail invite à se reconnecter à cette part sensible.
Pourquoi avoir choisi le papier recyclé ?
Je suis né à Lucca, une ville connue pour sa production de papier. J’utilise les déchets de cette industrie, que je transforme en un matériau très résistant et presque entièrement organique. C’est une manière de valoriser un savoir-faire local, tout en portant un message : on peut créer du sens et de la beauté avec ce que l’on considère comme inutile.
Comment voyez-vous la frontière entre art et design ?
Oui, car pour moi, un objet n’a pas toujours besoin d’être utile. L’art peut être une forme de design libérée de la fonction. Et inversement, le design peut devenir une forme d’art, à condition qu’il exprime une émotion ou une idée personnelle forte.
