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A la une, Tendances

Cap sur la COP 22

By août 30, 2017No Comments

Tout le monde parle de la COP22 sans toujours savoir ce que cet acronyme signifie. A quelques semaines de cet événement planétaire, on vous dit tout sur cette Conférence des Parties à la Convention de l’ONU sur les changements climatiques dont la 22ème session  aura lieu du 7 au 18 novembre prochain à Marrakech.

 

 

Salaheddine Mezouar et Christiana Figueres, secrétaire exécutif de la CCNUC
lors de la cérémonie de signature du pays hôte de la COP22.

Le Maroc accueille pour la deuxième fois la conférence annuelle des Nations Unies sur le climat.
Quand sa candidature a été approuvée à Lima en 2014, la ministre déléguée chargée de l’Environnement, Hakima El Haite, avait déclaré devant l’Assemblée générale que «Lima est la COP des négociations, Paris celle des décisions et Marrakech celle de l’action».

Qu’est-ce que la COP ?
Cette convention internationale a été adoptée lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 pour maîtriser l’augmentation des gaz à effet de serre causée par l’homme, dans le but d’éviter un dérèglement dangereux du climat. Elle est entrée en vigueur en 1994. La Convention-cadre stipule qu’il incombe «aux Parties de préserver le système climatique dans l’intérêt des générations présentes et futures, sur la base de l’équité et en fonction de leurs responsabilités communes, mais différenciées et de leurs capacités respectives». Certains pays (de faible élévation par rapport au niveau de la mer, insulaires, ayant des zones côtières de faible élévation, ou des zones arides ou semi-arides) sont particulièrement vulnérables aux effets des changements climatiques  et peuvent subir des épisodes climatiques extrêmes : inondations, sécheresse, désertification… Pendant deux semaines, la COP rassemble des Parties ayant ratifié la Convention. Ils y négocient et adoptent des décisions, et veillent à leur suivi. A la COP22, 197 Parties (196 Etats, dont la Palestine qui a intégré la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en mars 2016, plus l’Union Européenne) seront réunies.

 

Le village de la COP 22
25 hectares ont été aménagés par le consortium conduit pas les agences françaises GL Events et Agence Publics, associées au marocain Capital Events. Le site de Bab Ighli est divisé en deux espaces : la zone bleue placée sous l’autorité des Nations Unies et réservée aux négociateurs et observateurs, la seconde zone dédiée aux acteurs non gouvernementaux, aux ONG, aux entreprises privées, aux organisations et institutions étatiques et aux collectivités territoriales. Les locaux ont été construits de façon à afficher un bilan carbone neutre. Livraison prévue le 14 octobre.

Quels sont les enjeux de la COP22 ?
Après l’adoption de l’Accord de Paris, tout reste à faire pour espérer atteindre l’objectif collectivement accepté, soit maintenir la hausse des températures sous la barre des +2°C en réduisant les émissions de CO2 de 50% d’ici à 2050, et de 100% d’ci à 2100. Pour entrer en vigueur,  l’Accord doit être ratifié par 55 Etats représentant au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre. La contribution de chaque état sera différente selon leur niveau de développement. A titre d’exemple, les Etats-Unis  (2ème plus grand émetteur de gaz à effet de serre après la Chine) se sont engagés à réduire de 26 à 28% leurs émissions d’ici 2025. La Chine compte quant à elle planter 40 millions d’hectares de forêts, tandis que l’Union européenne prévoit de fournir 27% de sa consommation finale d’énergie à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2015 et de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
«La Cop 22, qui aura lieu à Marrakech au mois de novembre prochain, sera cruciale dans l’implémentation et le suivi de l’Accord de Paris, notamment à travers la définition des outils et mécanismes devant contraindre les Parties à respecter, à partir de 2020, leurs engagements pris à Paris. Le Maroc, sous l’impulsion et le leadership de SM le Roi Mohammed VI, possède une importante crédibilité internationale pour reprendre le relais et le flambeau de la France, afin de concrétiser et de viabiliser les espoirs nés de la Cop 21. Marrakech devra arrêter le chemin, le consolider et s’assurer que tout le monde l’empreinte» a expliqué Brahim Fassi Fihri, Président fondateur de l’Institut Amadeus.
La COP22 sera présidée par Hakima El Haite, titulaire d’un doctorat en Sciences de l’environnement et ministre déléguée chargée de l’Environnement, sous la tutelle du ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar.
Pour lui, cette conférence est une «opportunité pour porter la voix des pays les plus vulnérables face aux changements climatiques, en particulier celle des pays africains et des états insulaires. Il est urgent d’agir devant ces enjeux liés à la stabilité et à la sécurité». Elle accueillera 25 000 participants venus du monde entier.

Quelle est la position du Maroc ?
Le Maroc, faible émetteur de gaz a effet de serre, a adopté depuis 2009, une politique volontariste et ambitieuse en matière d’énergies renouvelables. Pour parvenir à produire  52% de sa capacité électrique grâce à des énergies renouvelables d’ici 2030, le pays s’est doté s’une centrale solaire baptisée Noor à Ouarzazate qui devrait s’étendre et produire 2000MW à l’horizon 2020 (et permettra d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an), et de plusieurs parcs éoliens visant une capacité de 2000 MW à l’horizon 2020 (soit 26% de la production électrique actuelle du Royaume). Sur le plan hydraulique, la construction de barrages permettra de passer de 139 en 2015 à 170 grands ouvrages à l’horizon 2030.
La nouvelle Constitution  de 2011 a consacré le développement durable en tant que droit pour tous les citoyens. Une Charte nationale de l’Environnement et du Développement durable a également été élaborée. Par ailleurs, les principes de développement durable s’intègrent dans les stratégies sectorielles, à l’instar de la stratégie Plan Maroc Vert qui concerne les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, cruciaux pour la sécurité alimentaire du Royaume.
Dès juin 2015, le Maroc a annoncé sa contribution à la lutte contre le changement climatique dans la perspective de la COP21, s’engageant à parvenir à une réduction d’au moins 13%, par rapport à 2010, de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.
Le 20 septembre 2015, Mohammed VI et François Hollande ont signé «l’Appel de Tanger», une déclaration conjointe, «pour une action solidaire et forte en faveur du climat».  Mais ces actions vont bien au-delà de la protection de la planète. Comme l’a déclaré Niza Baraka, président du comité scientifique de la COP22, «nous devons encourager nos pays respectifs à s’engager de manière forte, dans les secteurs liés à l’économie verte [et également à l’économie bleue] afin de profiter des opportunités en terme de croissance et d’emploi qui y sont associées».

 

La COP en 8 dates clés
1979 : Première conférence mondiale sur le climat à Genève.
1992 : La CCNUC (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques) signée à l’occasion du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil reconnaît officiellement le dérèglement climatique et la responsabilité humaine dans ce phénomène. Elle vise à prendre les mesures qui s’imposent pour réduire le réchauffement global.
1994 : La CCNUCC entre en vigueur
1995 : Les négociations pour renforcer les instruments de lutte contre les changements climatiques ont lieu à Berlin dans le cadre de la COP1
1997 : Le protocole de Kyoto qui fixe, pour la première fois, des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à éffet de serre pour les pays développés est adopté à la COP 3.
2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyoto
2009 : Validationpar 184 états de l’objectif commun de contenir le réchauffement climatique en dessous des 2°C à la COP15 à Copenhague, mais sans nouvel accord international.
2015 : L’Accord de Paris est adopté à l’unanimité lors de la COP21 en France. Ce premier accord mondial contraignant a pour but de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C.