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Architectes & Décorateurs

Yacine Sidali
Le détail comme point de départ

By août 11, 2025No Comments

Chez YStudio, l’architecture se construit comme on rédige un texte dense : à partir d’une ponctuation, d’un silence, d’un mot juste. Elle s’écrit d’abord dans le détail — un grain de matière, une jonction invisible, une inflexion de seuil — avant de prendre l’échelle du site. Du micro au macro, tout repose sur une précision sans emphase, une maîtrise sans démonstration. À Marrakech, Yacine Sidali développe une pratique exigeante, qui affine une grammaire faite d’ombres portées, de volumes pleins et de textures tenues.

 

Dans l’espace comme dans la parole, Yacine Sidali cultive une architecture de l’essentiel. Une écoute profonde des lieux, de leurs matières, de leur lumière. Formé entre Alger et Marrakech, l’architecte a fondé YStudio avec l’intention claire de ne pas céder au spectaculaire. Ici, l’ombre a sa place. Le grain aussi.

« J’ai toujours cru que les lieux ont une mémoire, et que notre rôle en tant qu’architectes est d’en révéler les silences. » Cette phrase-totem résume à elle seule la posture d’un homme discret, mais dont l’empreinte s’affirme avec finesse dans le paysage contemporain. De projets d’hospitalité aux résidences privées, son travail se lit comme un récit suspendu, où le moindre détail structure le sens.

Avec MIZAAN, son projet emblématique à Marrakech, Yacine signe un manifeste discret. Le lieu, baigné d’ombres filtrées, semble flotter entre geste artisanal et ligne contemporaine. Des cordages suspendus comme des drapés, un plâtre vibrant, une matière sourde et tactile — chaque élément invite à ralentir. Loin des clichés orientalistes, MIZAAN est un équilibre, un souffle.

À travers ses projets, on perçoit une obsession : celle du juste. Ni trop, ni trop peu. L’architecture devient alors une scène intérieure, presque silencieuse.

Vous semblez cultiver une tension entre rigueur géométrique et sensualité des matières. Est-ce là votre signature ?
Ce n’est pas une tension, mais une recherche d’équilibre. L’architecture ne peut se réduire ni à une rigueur abstraite ni à une émotion brute. Il faut une ossature, oui, mais aussi du grain, du rythme, de la justesse. J’aborde les matières comme on aborde une partition musicale.

« L’architecture ne peut pas se réduire à une rigueur abstraite ni à un geste émotionnel pur. Il faut une structure, mais aussi une part de douceur, de silence. »

Quel rôle joue Marrakech dans votre imaginaire créatif ?
Marrakech est un palimpseste. Une ville dense, complexe, à la fois vibrante et exigeante. Elle inspire autant qu’elle peut piéger. Il faut l’habiter sans la caricaturer. Elle m’a appris à travailler la lenteur, les seuils, l’ombre comme matière.

Entre architecture, décoration et scénographie, comment définissez-vous le périmètre d’intervention de YStudio ?
Je ne crois pas aux frontières entre disciplines. Chaque projet est une mise en scène habitée, un tout cohérent. On dessine parfois du mobilier, parfois rien. L’essentiel est d’être fidèle à l’esprit du lieu, et de laisser place au sensible.

« Marrakech m’a appris à travailler avec l’ombre, avec les seuils, avec la lenteur. »

@ystudio_architecture