Tout un univers intérieur, celui de Salima Chaoui, se révèle à travers la restauration et la décoration de ce riad ancien, entièrement relooké au gré de ses passions pour les belles matières et les objets anciens.
Photos : John Stapels
Lorsqu’elle évoque le Riad Izza, Maison d’hôte tout récemment aménagée, la décoratrice d’intérieur Salima Chaoui souligne d’emblée son lien particulier pour ce lieu qui va symboliser en réalité beaucoup d’histoires d’amour et de passions, à commencer par son coup de foudre pour ce magnifique figuier au centre du patio, « l’âme de la maison », car c’est bien lui qui a déclenché l’acquisition du riad. Passion surtout pour le Maroc, héritage paternel qui cohabite harmonieusement avec sa deuxième identité belge, du côté maternel. Loin des stéréotypes, l’univers de Salima Chaoui veut traduire la fusion parfaite de sa double identité, à travers le choix des meubles et objets décoratifs, chinés de par le monde, en Europe du Nord et au Maroc ; à travers aussi ses matériaux de prédilection, tantôt issus du patrimoine marocain, entre zelliges, boiseries, plâtres ou passementeries, tantôt relevant d’une certaine forme de brutalisme, plus « froide », comme cette salle à manger de béton et de fer brut (h’did) coulé à même la pièce.
La restauration de ce Riad plus que centenaire a révélé des merveilles enfouies de l’art décoratif marocain, comme ces tomettes datant du 18ème siècle ou ces anciennes boiseries qui sont réapparues sous les couches de plâtre, ou encore ces anciennes fenêtres en fer forgé, comme on n’en fait plus. Tout cela a été préservé, restauré, puis redécoré avec passion, à travers le tadessast au sol, les zelliges sombres dans la cuisine et les salles de bain, contrastant avec les tadelakts clairs des chambres, le revêtement des murs à la feuille d’or, posée de manière volontairement déstructuré, les tomettes de terre laissées apparentes, les tissus, toujours unis, de lin, de chanvre ou de coton, et tous ces objets décoratifs patiemment chinés, qui chacun raconte sa longue histoire.
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Au centre du patio, le figuier est l’âme de la maison.
Des tissus, toujours unis, de lin, de chanvre ou de coton, et des objets décoratifs patiemment chinés au Maroc et ailleurs.
Une unité de tons et de couleurs qui crée une harmonie parfaite entre le mobilier et les objets décoratifs.
Le Riad retrouve son beau tadessast au sol, ses zelliges sombres dans la cuisine, contrastant avec les tadelakts clairs des salons et des chambres.
