
Dans les profondeurs minérales du désert marocain, une oasis pas comme les autres émerge. Baptisée Here Comes the Sun, cette retraite contemporaine imaginée par Arwa Rafia, Nasser El Ayachi et Hatim Lahlou vient de remporter le prix du public du concours Morocco Oasis Retreat, organisé par la plateforme internationale Buildner.
@arwa.rafia
@lahlouhatim
@elayachinasser
Here Comes the Sun invente une architecture marocaine durable, belle et enracinée. Un manifeste pour habiter demain, en harmonie avec le climat.
Plus qu’un simple refuge, ce projet propose une réinvention poétique et responsable de l’architecture saharienne.
Une architecture du temps et des sens
Here Comes the Sun ne cherche pas à imposer une modernité, mais à révéler une mémoire, un rythme : celui du désert, du corps, du soleil. S’inspirant du concept ancestral de la N’Zaha – ces retraites méditatives de la culture marocaine –, les architectes ont conçu une expérience spatiale qui épouse la course du soleil. De l’aube au crépuscule, chaque espace vibre au rythme de la lumière, dessinant un parcours initiatique, presque sacré.
À l’image des médinas marocaines, les déambulations y sont sinueuses, ponctuées de seuils, de patios ombragés et de jardins secrets. Des bassins colorés – clin d’œil aux tanneries de Fès – rythment l’espace comme autant d’étapes sensorielles. Loin des standards figés du luxe, le resort propose une architecture du silence, de la surprise, du ressenti.
La sagesse bioclimatique au cœur du désert
Dans cet environnement extrême, les concepteurs ont fait le choix de la sobriété intelligente. Plutôt que de lutter contre le climat, ils en tirent parti. Volumes compacts, circulation naturelle de l’air, murs épais, orientation précise… chaque élément est dicté par le bon sens climatique.
Côté matériaux, le projet puise dans le territoire : pierre de Taza, terre crue, enduits à la chaux, bois local et roseau composent une palette à la fois écologique, esthétique et profondément enracinée. L’ombre devient ici une matière première, sculptée par l’architecture elle-même.
Trois voix, une seule vision
Le trio d’architectes a mené cette aventure comme une œuvre collective. Pas de rôle défini, mais un dialogue constant, nourri d’intuitions croisées, de maquettes, de récits et de dessins. Cette approche organique et sensible donne au projet une cohérence rare, à la fois théorique et incarnée.