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Lieux Gourmands

Myconian Deos
Un souffle suspendu

By août 11, 2025No Comments

À flanc de colline, juste au-dessus de Chora, Myconian Deos trace une ligne entre ciel et mer. Un trait d’architecture posé sur la pente, tendu vers l’ouest, face à la lumière. L’été s’y installe avec discipline. Pas de débordement, que des ombres nettes, des masses pleines, une matière qui respire. On entre comme dans une composition, à l’intérieur d’un plan.

L’espace se structure par strates. La pierre claire du sol répond au plâtre mat des murs ; les lignes du mobilier reprennent celles du paysage. La terrasse devient prolongement du salon, le bassin un miroir d’horizon. À chaque niveau, un jeu maîtrisé de retraits, de percées, de seuils ouverts sur la mer Égée. L’hôtel semble conçu pour ralentir la pensée, aligner le regard, poser le corps.

Les chambres, vastes et sèches, organisent le vide avec soin. Ni décor, ni anecdotes. Juste des volumes calmes, des matériaux francs, des ouvertures parfaitement orientées. À certaines heures, la lumière découpe des géométries nettes, comme dans un dessin. Et l’été prend une autre forme : stable, précis, pleinement habité.

Le mobilier suit cette logique : proportions maîtrisées, densité dans le bois, assises silencieuses. Rien ne crie, tout compose. Le linge de lit, d’un blanc dense, structure la chambre comme un socle. Les rideaux épais sculptent la lumière sans jamais la contraindre. L’acoustique participe du confort — feutrée, équilibrée, sans écho. Chaque chambre devient un abri, pensé pour durer le temps d’un été sans dispersion.

Au centre du bâtiment, le bar agit comme une charnière. Lignes tendues, palette minérale, mobilier bas. Il prolonge les volumes sans les rompre. Le jour, il invite à l’ombre. Le soir, il devient un point d’ancrage pour les conversations étirées, les silences partagés, les regards portés vers la baie.

À quelques pas, l’immense piscine d’eau salée offre une horizontalité spectaculaire. Son pourtour, minéral et dégagé, évoque plus une place qu’un solarium. On s’y tient comme sur une scène calme, baignée d’air.

Tout autour, la végétation a été choisie pour sa retenue. Pas de parterre spectaculaire, mais une flore pensée comme une ponctuation : oliviers nains, lavandes, graminées rases. L’extérieur reste lisible. Chaque élément semble positionné avec un œil d’architecte.