
La structure opère comme une grammaire spatiale. La matière y détermine la tension, la lumière en régule la cadence, l’ensemble produit une forme d’intelligence constructive.

Vos créations naviguent entre architecture, art et objet. Comment cela se traduit-il dans votre conception ?
Je suis architecte de formation, donc mes croquis naissent d’une certaine rationalité, d’une rigueur du trait. J’aime la pureté, le minimalisme du dessin — cela vient de mon parcours. Puis intervient ma sensibilité artistique : le design me permet d’introduire des références venues de l’art, d’explorer d’autres matières, des couleurs, des textures, des lignes plus audacieuses que dans un bâtiment.

Le métal et la lumière forment souvent un duo récurrent dans vos pièces. Que cherchez-vous dans leur rencontre : tension ou harmonie ?
La tension. Elle crée un langage, un dialogue entre les matériaux. Le marbre, le cuivre, l’acier… chacun a sa densité, sa chaleur, sa dureté. Ensemble, ils se répondent. Pour cette collection, j’ai voulu explorer le rapport entre le bois et le verre — une alliance rare au Maroc — pour évoquer aussi une dimension africaine, à travers le bois, très présent sur le continent.

Où situez-vous la frontière entre le fonctionnel et le contemplatif ?
Pour moi, il n’y en a pas. La fonctionnalité peut devenir poétique. Un objet utile peut être contemplé si sa fonction est transcendée par une certaine grâce. C’est ce que je cherche : des pièces que l’on utilise, mais que l’on regarde aussi avec émotion.
@kamil.hajji






