À Casablanca, au Domaine d’Anfa, les architectes Maha Benyachou et Kacem Benhayoun signent Marée Bleue (Bluestone), un projet d’appartements familiaux inside–outside qui s’ouvre à la fois sur un cœur d’îlot intime et sur l’horizon Atlantique. L’ensemble se construit autour de rapports clairs entre fonctions, matières et proportions, avec une approche qui privilégie des interventions mesurées, toujours orientées par la lumière naturelle.
Photos : Alessio MEI
© Lamia Lahbabi
© Karim Tibari
Le projet affirme une double relation : d’un côté, l’intériorité domestique portée par le cœur d’îlot, et de l’autre, l’ouverture sur l’océan qui élargit la perception et donne au quotidien une dimension panoramique. Cette dualité génère une expérience de vie où recueillement et ouverture se rejoignent, dans une architecture qui s’ancre dans le tissu urbain tout en intégrant la présence du végétal.
La continuité entre intérieur et extérieur structure la conception. Le plan organise les circulations et assure la cohérence des séquences. La matérialité s’exprime par la pierre claire pour la luminosité, enduit minéral pour la densité tactile, bois sombre pour les contrastes, auxquels s’ajoutent marbre et matières brutes. Une esthétique durable, à la fois sobre et fluide, qui relie rigueur constructive et inspiration naturelle.
La salle à manger s’inscrit dans le prolongement du séjour. La table en pierre, massive, instaure un centre de gravité fédérateur. Autour, les assises organisent la convivialité, tandis qu’une suspension lumineuse, calibrée avec précision, installe une intimité mesurée. La verticalité végétale dialogue avec la géométrie du mobilier, confirmant la continuité spatiale et matérielle et renforçant la fluidité entre les espaces.
Les chambres poursuivent ce langage avec une simplicité constructive. Les murs enduits de minéral offrent une profondeur stable, le mobilier intégré organise rangements et assises en respectant l’échelle des pièces, et les textiles modulés accompagnent la lumière naturelle. Les façades courbes et les terrasses prolongent ce rapport, cadrant des vues directes sur l’océan.
En retrait, une alcôve accueille le bureau comme une enclave singulière. Le plan en bois noir rainuré impose une matérialité dense, contrebalancée par un parement mural à motif végétal qui introduit une dimension graphique. Ce lieu se lit comme une respiration dans la continuité constructive et proportionnelle de l’ensemble, une pause intime qui reste reliée à l’univers domestique.
