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Salon - Evénement

Bernardaud x Mehdi Qotbi
Le geste en partage à Fenêtre sur Cour

By juin 15, 2025No Comments

À l’occasion d’un événement intimiste organisé à Casablanca, la maison Bernardaud, en partenariat avec Fenêtre sur Cour, présentait sa collaboration avec l’artiste Mehdi Qotbi. Nous avons été invités à découvrir cette rencontre entre savoir-faire français et sensibilité marocaine, autour d’une collection qui traduit un dialogue sincère entre art et artisanat.

@fenetresurcourofficiel

 

Il y a parfois des collaborations qui dépassent le cadre de l’objet pour raconter une histoire plus vaste. Celle qui unit Bernardaud à Mehdi Qotbi, présentée dans l’espace délicatement scénographié de Fenêtre sur Cour, fait partie de ces échanges construits sur l’écoute et la reconnaissance mutuelle. La porcelaine, support traditionnel d’un luxe silencieux, devient ici la surface d’un dialogue entre deux cultures : celle d’une maison française ancrée dans la maîtrise du geste, et celle d’un artiste marocain dont le travail interroge le lien, la mémoire, la couleur.

Du côté de Bernardaud, on évoque une résonance naturelle entre les deux univers : même rigueur dans les finitions, même importance accordée au temps long, même respect des matières. Chez Qotbi, l’émotion passe par le souvenir d’une mère tisseuse, par la nécessité de faire perdurer les gestes anciens. Entre ces deux mondes, Fenêtre sur Cour joue un rôle de trait d’union, en offrant un cadre intime et exigeant à cette conversation visuelle. Plus qu’un simple partenariat, cette collaboration marque une volonté partagée de faire vivre les savoir-faire dans le présent, sans les figer dans le passé.

 

3 questions à Mehdi Qotbi,
Président de la Fondation des musées du royaume du Maroc

«Le Maroc inspire par ses couleurs, sa lumière, mais surtout par la sincérité de ses gestes.»

Dans un monde où les frontières culturelles s’effacent, comment percevez-vous l’importance du dialogue interculturel dans la transmission des savoir-faire ?
Je suis profondément convaincu que la culture est le plus beau langage commun entre les hommes. Elle transcende les origines, les croyances, les appartenances. Le dialogue interculturel n’est pas une option : c’est une nécessité. Il permet non seulement de transmettre des savoir-faire, mais aussi de partager des visions du monde, de tisser des ponts. Chaque geste artisanal, chaque création devient alors une passerelle entre des mondes qui, autrement, ne se rencontreraient peut-être jamais.

En tant que figure incontournable de la scène artistique marocaine, qu’est-ce qui vous inspire dans une collaboration comme celle avec la maison Bernardaud  ?
Bernardaud, comme d’autres grandes maisons avec lesquelles j’ai eu le privilège de collaborer, représente une tradition d’excellence. Ce qui m’inspire dans ce type de projet, c’est le dialogue. Le dialogue entre leur maîtrise de la porcelaine, héritée de générations, et ma propre écriture artistique, construite avec le temps. Ensemble, on ne crée pas un objet, on compose une œuvre à deux voix, qui raconte quelque chose de plus vaste que la somme de ses parties.

À vos yeux, quel rôle jouent les artistes marocains dans la construction d’un rayonnement culturel durable à l’international ?
Aujourd’hui, le Maroc déborde de talents. Des artistes d’hier comme Chaïbia ou Belkahia, à ceux d’aujourd’hui qui innovent avec audace. Ce foisonnement est la preuve que notre pays est une terre d’inspiration et de création. En exposant à l’international, en portant nos couleurs et nos histoires, nous contribuons à une image du Maroc qui est forte, riche et profondément humaine. C’est une responsabilité, mais aussi une immense fierté.

3 questions à Patrick Laffargue,
Représentant de la maison Bernardaud

«Le vrai luxe, c’est le temps accordé à chaque détail.»

Quels points de résonance avez-vous perçus entre l’univers de votre maison et la sensibilité marocaine ?
Il existe une proximité réelle dans le rapport au geste, à la matière, et au temps. L’artisanat marocain accorde une grande place au détail, à la précision, et à la transmission, des valeurs que nous partageons pleinement chez Bernardaud. C’est ce terrain commun qui rend les collaborations authentiques, sans artifice.

Quel regard portez-vous sur la scène artisanale et créative marocaine ? Y voyez-vous des sources d’inspiration ou des opportunités de collaboration ?
Nous suivons avec intérêt ce qui s’y développe. Le Maroc regorge de talents, dans des disciplines variées, et l’on y retrouve souvent des sensibilités proches des nôtres : le goût du fait-main, l’importance du lien entre tradition et création. La collaboration avec Mehdi Qotbi s’inscrit dans cette logique d’échange, fondée sur une reconnaissance mutuelle des savoir-faire.

Au-delà de l’objet, Bernardaud incarne un art de vivre. Comment cette philosophie se reflète-t-elle dans vos choix de collaborations ?
Nos choix se construisent dans la durée, avec des personnes ou des lieux qui partagent une certaine exigence discrète. L’objectif n’est jamais d’imposer une vision, mais d’entrer dans un dialogue respectueux. Fenêtre sur Cour, par son approche, par la place qu’il accorde aux artistes et aux objets, nous a paru être un cadre naturel pour cette rencontre entre nos univers.